1.LA SÉCURITÉ ET LA SÛRETÉ EN ENTREPRISE.


Le management de la sûreté est un vaste sujet qu’il est toujours nécessaire d’aborder humblement étant donné la diversité, la complexité et la versatilité qui le caractérisent.
On est en sûreté lorsque l’on est (ou que l’on pense être) à l’abri de toute menace, de tout
risque. La sécurité et la sûreté des biens et des personnes est une obligation légale imposée à tout chef d’entreprise. À ce titre, elle a son fondement dans l’article 2 de la Déclaration de 1789 qui place la sûreté parmi les droits naturels et imprescriptibles de l’homme au même titre que la liberté, la propriété et la résistance à l’oppression. D’un point de vue collectif, la sûreté a pour but de garantir la pérennité de l’entreprise et la protection des collaborateurs. Elle s’inscrit dans le cadre d’une politique de management des risques visant à faire décroître les menaces et les actes de malveillance (intrusions, vols, corruption, terrorisme, fraudes au président, fraude aux faux virements et vols de données, intrusions dans les systèmes
d’information, etc.) sont autant de menaces qui peuvent devenir mortelles pour toute entreprise qui sous-estime l’impact de ces attaques.
N’oublions pas que si la mondialisation a eu des effets bénéfiques, elle a eu également un
effet pervers sur les entreprises. En effet, quels que soient leurs secteurs d’activité ou leurs
tailles, elles sont devenues des cibles à part entière pour les criminels. De plus, ces menaces
sont aujourd’hui devenues protéiformes.
L’entreprise a pour principal objectif la réalisation de bénéfices. Elle essaie par tous les
moyens de renforcer ses points forts et de réduire ses points faibles. Sans tomber dans un
discours alarmiste, aujourd’hui le danger peut être partout. Encore une fois, il est important
de rappeler que toute entreprise quel que soit son activité ou sa taille est potentiellement une
cible d’acte les plus atroces et les plus barbares. La notion de sûreté n’est pas encore
bien assimilée par les chefs d’entreprises. Bon nombre d’entreprises ne font pas la différence entre la sécurité qui représente les risques accidentels et la sûreté qui traite des risques découlant d’un acte de malveillance.
Il devient primordial et même vital pour ces entreprises d’approcher encore plus cette no
tion, en vue d’une meilleure appréciation du risque qu’elles encourent, pour mieux y faire
face, et aussi pour garantir la compétitivité mais aussi le développement de entreprise.
Comme l’a souligné, Alain Juillet, Président du Club des Directeurs de Sécurité Des Entre
prises (CDSE) « Le directeur de la sûreté n’est ni un barbouze reconverti, ni un homme ou
une femme de l’ombre, pas plus qu’un empêcheur de tourner en rond… C’est un acteur indispensable à une entreprise qui contribue à sa richesse et à son succès, au même titre que le service commerciale, en se montrant à la pointe du savoir et des techniques nécessaires à son exercice quotidien. »
L’Etat ne peut pas fournir tous les moyens de protection de l’entreprise. C’est le rôle de chaque entreprise de manager ses risques. Il revient donc aux entreprises de garantir leur propre sécurité.
Pourtant il est indispensable de développer un partenariat entre le monde du secteur privé et
du secteur public, ce dernier se mettant au service du premier chaque fois que c’est légitime.
Ce partenariat public, privé est au coeur même de nombreuses réflexions

  1. LA FONCTION SÛRETÉ DANS L’ENTREPRISE.

Le directeur sûreté utilise en permanence de la stratégie. Il doit être doté d’une certaine capacité à faire face à l’imprévu. C’est le nouveau domaine de la sûreté globale, sans limite bien définie mais qui va au-delà de la simple conformité aux textes et aux jurisprudences.
Les attentats du 11 septembre, la jurisprudence Karachi, les menaces de pandémie, le
catastrophes majeures au Japon, les troubles géopolitiques dans le monde, font peu à peu
prendre conscience à l’entreprise qu’elle doit se soucier de sa sûreté, car elle porte désormais également de lourdes responsabilités en la matière.
Un système de management des risques est la gestion nécessitant des interactions entre plusieurs acteurs de l’entreprise dans le but d’améliorer les performances d’une entreprise
et pour cela la sûreté est un levier. Il est nécessaire d’avoir une approche globale, d’anticipation et de prévention des risques professionnels. C’est une démarche qui oblige
à anticiper les changements, à augmenter la réactivité et la performance de l’entreprise
dans la prévention des risques, de limiter les dysfonctionnements de l’entreprise, d’assurer
une cohérence globale avec les autres démarches de management.
Le service sûreté d’une entreprise participe à l’amélioration et au maintien de l’image de
l’entreprise. A contrario, cela peut entraîner des effets indésirables si ce n’est pas fait dans
le respect de certaines valeurs et de la culture congruente à celle de l’entreprise : standardisation excessive des modes de gestion, rupture du dialogue social, conformité à un système sans réel progrès, contrôle excessif des comportements.
Le service sûreté va assurer la prévention et la protection des salariés des entreprises, favoriser et pérenniser les bonnes pratiques, améliorer la motivation et sensibiliser le personnel sur le respect des procédures de travail et donner un moyen de contrôle de la gestion en place.
Pour cela, le service sûreté va devoir se donner des objectifs accessibles et mesurables.
C’est au travers de ce que l’on appelle un Système de Management de la Sureté (SMS) que
cela va se traduire. En voici les quelques points essentiels :
Réussir son évaluation initiale des risques. Assurer une veille règlementaire en permanence.
Trouver une synergie suffisante avec les autres domaines du management. Adopter une
démarche projet et la piloter. Interagir avec d’autres acteurs internes tels que la direction
générale, les partenaires sociaux, les actionnaires, le CHSCT, le médecin du travail, la direction des ressources humaines et ou financière et si nécessaire des acteurs extérieurs
comme la médecine du travail, la Caisse Régionale d’Assurance Maladie (CRAM) ; les
forces de l’ordre dont la Police et la Gendarmerie Nationale etc. Communiquer régulière
ment et savoir motiver le personnel. Renforcer les formations. Accepter la transparence.
Choisir des indicateurs pertinents. Savoir réagir aux dérives. Évaluer régulièrement la dé-
marche. Reconnaitre la contribution de chacun.